Eglise Saint Pierre de Vouzon





L'incendie de 1868. Le 20 Octobre 1868, l'autel et les boiseries furent entièrement détruits par un incendie (provoqué par un cierge mal éteint) qui se propagea du côté gauche du maître-autel à tout le chœur. L'abbé François Laroche, curé, déplora dans son journal la perte irréparable subie par l'église. A cette époque, la commune très endettée ne put contribuer aux réparations nécessaires qui ainsi furent entièrement supportée par la paroisse et les paroissiens.
Nouveau drame : dans la nuit du 21 au 22 Juillet 1887, un très violent orage se déclara sur le bourg de Vouzon et la foudre tomba sur le clocher, incendiant l'église tout entière. Il ne subsista que la Tour-Clocher et des pans de murs branlants qu'il fallut abattre pour des raisons de sécurité. Le curé décida dès le lendemain de l'incendie, de prendre toutes les dispositions pour la reconstruction de l'église. et informait le conseil paroissial qu'il avait déjà des engagements signés de plusieurs paroissiens pour des dons.
Après concertation, la construction put commencer dans un délai record. La souscription lancée par l'abbé Gaillard, le Curé, produisit un total de 85 591 francs. La commune vota la somme de 10 000 francs. L'abbé Gaillard prit en charge la direction des travaux (sauf pour la Tour-clocher dont s'occupa la commune), et l'église fut rendue au culte en Septembre 1889, soit 18 mois après l'incendie. Tous les Vouzonnais, riches et pauvres, apportèrent leur contribution.


Un peu d'histoire…

L'église primitive, construite sur le site de l'actuelle était entourée d'un assez vaste cimetière. Le Long du mur sud, existait une galerie couverte formant plusieurs logettes louées à des marchands qui venaient y vendre leurs pacotilles lors des marchés, notamment le 29 Juin, fête de Saint Pierre, patron de la paroisse.
Dès le début du 12ème siècle, la paroisse de Vouzon constituait un prieuré qui dépendait de l'Abbaye Saint-Gentien de Beaugency, tenue par la congrégation des chanoines de Saint-Augustin Fin du 15ème début du 16ème siècle, le bourg de Vouzon possédait une église peu différente de celle d'aujourd'hui.
Lors de la révolution de 1789, période troublée, l'abbé Louis Gueully de Rumigny, curé de la paroisse, refusa de signer la constitution civile du clergé mais eut la chance (si l'on peut dire) de décéder avant d'être inquiété ainsi d'échapper à la prison, à l'exil voire à l'échafaud! Pendant cette période révolutionnaire, les habitants de Vouzon firent preuve d'une grande modération. L'église perdit deux cloches, les deux plus petites avec un bassin de cuivre ; ce fut la contribution que la commune consentit à la cause nationale après les injonctions réitérées de la municipalité. L'église fut déclarée «Temple de la Raison» mais personne ne se présenta aux réunions organisées par le comité révolutionnaire de Romorantin. De même lorsque cet édifice fut menacé de la perte de son mobilier, voire de destruction, les femmes de Vouzon se groupèrent pour chasser ceux qui osèrent s'attaquer à leur église. Par la suite l'église fut mise en vente mais aucun acheteur ne se présenta. Les choses restèrent en l'état et l'église fut rendue au culte en 1795.






Dans les années 1965-1970, des initiatives pour le moins malheureuses furent prises suite à une mauvaise interprétation du Concile Vatican II. Il s'en suivit la destruction partielle ou totale de certains éléments de mobilier ou de décoration. Ainsi disparurent le banc d'œuvre et la chaire, les autels furent mutilés, l'éclairage du chœur disparut et les lustres mis hors d'usage; tout cela remplacé par des spots disgracieux ne distribuant qu'une lumière parcimonieuse.
Des personnes de bonne volonté réagirent hélas trop tard pour empêcher ce vandalisme. Ainsi fut fondée en 1990 l'Association pour la Préservation du Patrimoine Culturel de Vouzon dont la dernière action fut la restauration du Maître-Autel qui a retrouvé son élégance d'autrefois.

Quelques points remarquables…

A l'extérieur, on observera surtout la tour-clocher, vestige le plus ancien de l'église précédente. Les vastes proportions de l'église, qui seront confirmées par la visite à l'intérieur, rappellent l'importance du village de Vouzon et aussi ce que fut dans un tel village comme dans tant d'autres la pratique religieuse de nos aïeux.
A l'intérieur, on admirera entre autres :
- Le maître-autel récemment restauré, représentant la dernière Cène.
- Les lustres en cristal de Baccarat, inscrits à l'inventaire du Patrimoine en 1975.
- Les vitraux du chœur, de belle facture, dont celui au-dessus de l'autel qui est une copie presque intégrale d'une descente de croix peinte par Rubens, mais où l'atisan a ajouté les portraits des commanditaires.