Eglise Saint-Viâtre à Saint-Viâtre



Quelques points remarquables…

A l'extérieur, on notera le clocher-tors : le clocher porte ce nom en raison de la flèche de forme tordue qui le surmonte : on ne sait si cette forme est due à une réelle volonté ou à des contraintes de construction. On observera aussi la galerie flanquant le mur nord, restaurée il y a quelques années. On peut y remarquer un décrochement du mur : à cet endroit aurait poussé autrefois le tremble dont Saint Viâtre se servit pour son cercueil : les travaux réalisés lors de la reconstruction de la galerie ont mis au jour des tombes à cet endroit, semblant attester la vénération de ce lieu sacré.

Le trésor le plus connu de l'église est le polyptique placé dans la chapelle du nord : c'est un ensemble de quatre volets peints sur leurs deux faces, destiné probablement à un retable formant huit tableaux de 1,40m x 0.70m. Ces peintures non signées, mais attribuées habituellement à l'école flamande du début du 16ème siècle, sont réalisées à l'huile sur bois, avec mise en œuvre de la perspective, techniques encore rares à cette époque.
Une face illustre la vie de saint Viâtre, l'autre la passion du Christ.
Certains y voient l'influence du maniérisme italien, surtout pour la partie traitant de la Passion, permettant de lier cette réalisation artistique à la campagne d'Italie de François 1er.

Un peu d'histoire...

Le village et l'église de Saint-Viâtre doivent leur nom à un ermite du VIème s. qui, après une vie en communauté monastique, se retira en ce lieu et y mourut. La vie de ce saint raconte qu'il fut enseveli dans le tronc d'un tremble où il avait lui-même creusé son cercueil, d'où le premier nom du village : « Tremblevy » puis Tremblevif.
L'église a été érigée au XIIIè s. au-dessus de la crypte abritant le tombeau du saint dès le VIIIème s.
De l'église ancienne du XIIIème s. subsiste entre autres le clocher précédant la nef, dont la partie inférieure forme porche.Les modifications les plus remarquables par la suite sont intervenues à la Renaissance et au XIXème siècle.
A la Renaissance (1516), la seigneurie de Tremblevy, qui appartenait au roi de France François 1er, fut donnée par lui au comte de Lupfen, en récompenses de ses services lors des guerres d'Italie. Ce Comte eut à cœur d'embellir l'église.






Les autres points particulièrement intéressants sont :
- La crypte abritant le tombeau de Saint-Viâtre, est la partie la plus ancienne (8ème s.) et forme une "confession", avec l'ancien autel situé au-dessus.
- La voûte de la nef lambrissée de bois peint.
- Les deux chapelles seigneuriales de la Renaissance, avec leurs fenêtres de style flamboyant et leurs voûtes d'ogives avec clefs armoriées du Comte de Lupfen et de sa femme.
- Un mobilier remarquable tel le lutrin du XVIIIème s. et les coffres et banc-coffre des XIVème et XVème s. dans le choeur,
- Les fonts baptismaux.
- Le reliquaire de saint-Viâtre en argent et le reliquaire de saint Loup en bois doré récemment classé (dans la sacristie).